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ESSAI SUR LA SOLUTION NUMÉRIQUE DE QUELQUES PROBLÈMES RELATIFS AU MOUVEMENT PERMANENT DES EAUX COURANTES.




[1.] On sait quel important service M. de Prony a rendu à la science hydraulique et à l’art de l’ingénieur, en publiant, en 1804, ses Recherches physico-mathématiques sur la théorie des eaux courantes.

Au moyen des formules dues à ce savant célèbre, on peut résoudre facilement et avec l’exactitude désirable, toutes les questions pratiques relatives au mouvement des eaux courantes, pourvu que, dans les limites fixes de l’espace où on le considère, ce mouvement soit uniforme ; ce qui implique que le courant se compose de filets sensiblement parallèles et rectilignes, dont les élémens fluides sont animés d’une vitesse qui peut n’être pas la même dans tous les filets, mais qui est constante dans l’étendue de chacun d’eux en particulier.


[2.] Quand il s’agit de l’écoulement de l’eau par un tuyau, l’uniformité de mouvement se réalise au moyen de certaines conditions qui sont : que le tuyau offre une section transversale constante ; qu’il soit partout plein d’eau ; qu’il soit droit, ou n’ait que des inflexions peu sensibles ; que le réservoir d’où il part soit constamment alimenté, de manière à entretenir sur l’orifice d’entrée une charge d’eau invariable et suffisante ; que la pression sur l’orifice de sortie soit aussi constante ; qu’enfin la longueur du tuyau excède une certaine limite, en-deçà de laquelle le phénomène de la contraction s’oppose à l’existence du mouvement par filets parallèles. Or, ces conditions ont fréquemment lieu dans les conduites d’eau, et les praticiens doivent à M. de Prony de