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n’aimait pas plus les Allemands que nous, se tenait tout à côté de ma petite sœur comme pour la protéger contre nos nouveaux compagnons. Lorsque nous arrivons à la grande grille, nous faisons mine d’entrer mais les soldats s’y objectent. Nous expliquons que nous demeurons là, que nous avons un officier à loger, que notre mère s’occupe des pauvres et que nous allons chaque jour faire des messages pour elle dans les familles des pauvres et nous continuons sans plus attendre, protégées que nous sentions par le gros St-Bernard.


Le gros St-Bernard, gardien de l’auteur et la protégeant contre la « kultur » boche.

Les soldats nous suivirent, entrèrent avec nous et voulurent savoir le court et le long de toute l’histoire. C’est encore ma mère qui vint nous dégager en donnant l’explication qui était naturellement très plausible.

Ce belge chez qui nous étions allées, fut arrêté quelques jours plus tard. Après des perquisitions chez lui et sur sa personne on constata qu’il était porteur de lettres et il fut jeté en prison.


Pillards de vin



UNE autre fois, au cours de la première année qui suivit l’internement de mon père, la femme du concierge d’un des principaux citoyens de Cappellen, arriva au château toute en larmes et demanda à ma mère de vouloir bien venir avec elle, vu que les soldats allemands s’étaient introduits dans la maison de son maître, qu’ils étaient dans les caves et qu’ils étaient à enlever le vin. C’était une famille amie dont le propriétaire et la famille étaient en Hollande. Ma mère partit avec cette bonne et fidèle servante ; je l’accompagnai. Lorsque nous arrivons à la grille de cette résidence, nous constatons qu’il y avait un soldat allemand armé qui montait la garde. Ma mère entra en conversation avec lui mais eut