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Fig. 70. — Balustrade méridionale de la chapelle des Bourbons

Chapelle du Saint-Sacrement ou des Bourbons
(Commencement du xvie siècle).

Le cardinal archevêque Charles de Bourbon fonda cette chapelle en 1486 et en fit une merveille architecturale. Elle fut achevée par Pierre, duc de Bourbon, comte de Forez et souverain des Dombes.

L’ornementation sculptée est un chef-d’œuvre de grâce et de délicatesse qui n’a pas été dépassé dans l’art de la fin du quinzième siècle. Partout, dans les gorges des piliers et les nervures des voûtes, sur la balustrade de la galerie, se retrouvent, sculptés comme de la dentelle, le chiffre et le dextrochère de Charles de Bourbon alternant avec les monogrammes de Pierre de Bourbon et d’Anne de France, la devise célèbre n’espoir ne peur, le cerf ailé ceint du baudrier en banderole gravé du mot espérance (fig. 70).

Au milieu des emblèmes princiers, des feuillages frisés et des découpures « flamboyantes », un détail annonce que la Renaissance italienne commence à pénétrer à la cour de Pierre de Bourbon : plusieurs des petits dais qui abritent les niches ménagées dans l’épaisseur des piliers, et aujourd’hui vides de leurs statues, sont surmontés de tempietti à coupole, qui contrastent avec les pignons aigus et les arcs-boutants en miniature au-dessus desquels ils élèvent leur lanternon (planche hors texte).

Deux grandes fenêtres qui s’ouvrent au midi ont conservé absolument intacte la décoration translucide des parties hautes dont la beauté fait déplorer davantage la disparition des panneaux inférieurs, remplacés en l844 par de grandes figures dues au pinceau de Maréchal. Dans ces deux compositions, des séraphins rouge feu,