Page:Bégule - Les vitraux du Moyen âge et de la Renaissance dans la région lyonnaise.pdf/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
‹( 62 )›

Si l’effet général de cette composition est encore éclatant, surtout lorsque cette mosaïque lumineuse est transpercée par les feux du couchant, nous ne trouvons plus ici les tons puissants et chaudement colorés des médaillons légendaires de l’abside et du transept, et l’emploi du jaune d’argent dans les cheveux, les galons des vêtements des personnages, donne par places une coloration fade et indécise.

La composition comprend deux zones de médaillons concentriques développant la vie de saint Jean-Baptiste et celle de saint Étienne, patrons de la cathédrale (fig. 67) :

Zone extérieure. — 1o L’ange annonce à Zacharie la naissance d’un fils ; 2o la Visitation ; 3o Élisabeth déclare à Zacharie qu’elle va devenir mère ; 4o la naissance de saint Jean ; 5o Zacharie donne à son fils le nom de Jean ; 6o saint Jean baptise le Christ ; 7o saint Jean prêche dans le désert ; 3o saint Jean baptise la foule au bord du Jourdain ; 9o saint Jean reproche à Hérode son union incestueuse avec Hérodiade ; 10o décollation de saint Jean ; 11o Salomé apporte à Hérodiade la tête de saint Jean ; l2o glorification de saint Jean entre deux anges.

Zone intérieure. — Saint Étienne promu au diaconat ; saint Étienne distribue les aumônes aux pauvres ; saint Étienne prêche les Juifs qui le tournent en ridicule par d’expressives grimace ; arrestation de saint Étienne ; lapidation de saint Étienne ; ensevelissement de saint Étienne.

Un Agnus Dei occupe le centre de la rose[1].


VITRAUX DES FENÊTRES DE LA GRANDE NEF


Primitivement les hautes fenêtres de la nef étaient décorées de figures colossales, qui formaient un long cortège à la suite des Prophètes et des Apôtres de l’abside. Les anciennes armatures de fer indiquent cette disposition dans plusieurs fenêtres du midi. À l’avant-dernière travée, la fenêtre méridionale renferme encore les armoiries de l’archevêque Philippe de Thurey (fig. 72) ; c’est le dernier vestige de cette décoration remplacée par des combinaisons géométriques de verres de couleurs qui datent du commencement du dix-neuvième siècle.

  1. Les relevés que nous avons pu exécuter au moment où la restauration de cette rose nous a été confiée nous permettent d’en donner un important fragment, ce que nous n’avions pu faire lors de la publication de la Monographie de la Cathédrale de Lyon, en raison de la très grande élévation de ce vitrail, isolé au sommet du mur de la façade, qui le rend absolument inaccessible. Nous n’avons pas donné leur ordre aux médaillons représentés, ayant cherché à faire un choix des sujets les plus caractéristiques.