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décoration intérieure de l’église

posés sur des candélabres de place en place dans le chœur.

Devant l’autel, particularité spéciale à l’église de Lyon, était le « râtelier » rastellarium, sorte de traverse en métal posée sur deux colonnes et supportant sept cierges qui rappelaient les sept chandeliers de la vision de saint Jean l’Évangéliste : seul l’archevêque, officiant dans les grandes solennités, pouvait passer sous ce candélabre.

Dans le chœur, à gauche, près de l’autel, se trouvait le célèbre tombeau du cardinal de Saluces, mort en 1419. Ce mausolée, œuvre de Jacques Morel et dont la description nous est révélée par le prix fait daté du 20 septembre 1420, était une des merveilles de la sculpture française du xve siècle. Tout en marbre, il était orné sur ses faces de dix-huit statues d’albâtre : six apôtres de chaque côté, au chevet un Dieu de Majesté ayant à ses côtés la Vierge présentant à son Fils le cardinal agenouillé : au pied, sainte Catherine entre saint Jean-Baptiste et saint Étienne. À la tête du mausolée le cardinal était représenté à genoux sur un coussin, les mains jointes et appuyées sur un cartouche avec la devise : in sola Dei misericordia spero salvari.

Le chœur, qui renfermait encore d’autres sculptures, était clos par un jubé d’une rare magnificence entre la sixième et la septième travée. Ce jubé passait pour l’un des plus riches de France et était décoré sur le pourtour, à l’intérieur comme à l’extérieur, de précieuses sculptures représentant des sujets de l’Ancien Testament. Pour sa