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43. Cheminée du chauffoir de Sénanque.
(D’après H. Révoil, Architecture romane du midi de la France.)

se voient encore sous la galerie du cloître. Cette salle pouvait être réservée à certains travaux d’intérieur, comme ceux des scribes ; elle a pu servir de bibliothèque. Dom Martène, lors de la visite qu’il fit à Fontenay au commencement du xviiie siècle, signale, parmi les restes de son ancienne splendeur, un grand nombre de manuscrits des œuvres des Pères de l’Église, pour la plupart[1].

Un petit chauffoir devait être également annexé à l’infirmerie et le logement de l’Abbé pouvait être exceptionnellement réchauffé par une cheminée, ou même par une sorte de brasero, comme l’était la cellule de saint Bernard les derniers temps de sa vie. Au-dessous de son lit, au dire de Dom Martène, une pierre percée de trous laissait passer la chaleur d’une sorte d’hypocauste construit à l’étage inférieur.


LE RÉFECTOIRE

Dans les abbayes cisterciennes, le réfectoire était généralement situé à l’opposé de l’église et perpendiculairement à la galerie du cloître, avec laquelle il communiquait. Celui de Fontenay ne manquait pas à la règle.

Si cette importante construction a disparu en grande partie, il a été facile de la reconstituer à l’aide des fondations récemment découvertes et aussi par la face intérieure de l’une des travées fig. 45), qui subsiste et forme actuellement le mur occidental du bâtiment connu sous la désignation d’ « Enfermerie ».

Ce réfectoire, dont nous donnons le plan, fut édifié au xiiie siècle et a dû remplacer une construction de même destination, mais de moindres proportions, contemporaine de l’origine de l’abbaye, qui ne tarda pas à devenir insuffisante. Il fut démoli vers 1745.

Il était divisé, dans le sens longitudinal, par une rangée de cinq faisceaux

  1. Dom Martène, ouvrage cité, I, 150.