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sur deux exquises colonnes, l’une torse, l’autre cannelée, a été transformée en écurie ; le sol en est relevé à la hauteur des bancs de pierre où s’asseyaient les religieux. Dans un merveilleux réfectoire ogival, qui est devenu un grenier à foin, les consoles sur lesquelles retombent les voûtes présentent encore quelques ornements d’une grâce incomparable. Et c’est tout ce qui reste des bâtiments conventuels[1]. »

Ph. L. B.
112. Façade de l’église de l’abbaye de Silvacane.

Seule l’église a miraculeusement résisté aux destructions du temps et des hommes. Elle est plus vaste que celle du Thoronet, mais toute sa beauté réside dans la parfaite harmonie de ses proportions. Comme ses deux autres sœurs provençales elle ne montre aux chapiteaux des piliers de sa nef qu’une ornementation sculptée rudimentaire. La façade occidentale, dans ses grandes lignes, rappelle de très près celle de Fontenay (fig. 112), sauf dans la partie supérieure qui n’est occupée que par un large oculus. Les toitures, supportées par des corniches reposant sur des modifions très simples, étaient encore recouvertes, il y a peu d’années, de grandes dalles de pierre remontant à l’origine de l’édifice. La croisée du transept était surmontée d’un clocher plus moderne, dont il ne reste que la base carrée, percée de fenêtres accouplées.

  1. André Hallays, « Silvacanne » (Gaulois du Dimanche, 6 mai 1911).