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l’étang de « la Roche », non loin duquel s’élève la « tour du guet », construite, dit-on, pour la surveillance de la pêche. En effet, les truites saumonées qui se jouent dans les eaux transparentes du ruisseau de Fontenay, dont la pêche appartenait exclusivement aux moines depuis le xiiie siècle, étaient l’orgueil du couvent. Les rois de France, les ducs de Bourgogne ne dédaignaient pas de se les faire présenter ; Buffon et ses hôtes de Montbard les goûtaient très particulièrement et, aujourd’hui, la truite est toujours le plat d’honneur de la table hospitalière de Fontenay.

La rivière, après avoir pénétré dans l’enceinte de l’abbaye, longe le bâtiment de la Forge, retombe en une grande nappe dans le vaste bassin d’un château d’eau et de là va se perdre dans la Braine, au sud de Montbard.

Enfin, tout auprès de l’entrée du monastère, enfoui dans la verdure, sous l’ombre des frênes et des grands ormes se cache le petit édicule de la modeste, mais si poétique fontaine « ferrée », ainsi dénommée de tout temps, en raison des solides volets qui en ferment l’ouverture. C’est cette source, aux eaux limpides, d’une exceptionnelle pureté qui, depuis l’origine, alimente d’eau potable tous les services de l’abbaye.

Ph. L. B.
95. Fontaine ferrée.