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aussi d’en fournir aux communautés voisines. C’était une véritable usine, située en dehors des bâtiments réguliers, sur le bord de la rivière canalisée, dont les eaux faisaient mouvoir des roues hydrauliques actionnant les martinets et la soufflerie des cubilots.

L’édifice, long de 53 mètres, large de 13m50, terminé aux extrémités par deux pignons, est renforcé par une série de contreforts à double étage répartis sur les quatre faces. Il comprend quatre salles séparées par des murs de refend.

92. La forge.
(Au moment de la démolition des bâtiments de la papeterie.)

La première, à l’ouest, est recouverte de quatre voûtes d’ogives, dont les nervures reposent le long des murs sur des culots et retombent en faisceau sur une colonne centrale (fig. 91).

Deux grands arcs communiquaient avec la salle suivante, dont la voûte conique et construite sur arcs d’ogives, aujourd’hui démolie, s’élevait jusqu’au sommet de l’édifice et devait être terminée par un lanternon afin de faciliter la ventilation. Actuellement, un plancher la divise dans sa hauteur, mais nous espérons qu’elle ne tardera pas à reprendre sa forme primitive. C’était la forge proprement dite. On reconnaît en effet, dans la paroi qui longe le canal, les traces des deux fourneaux, dont les larges cheminées traversaient le mur au-dessous de l’arc formeret de la voûte et débouchaient au dehors. Les amorces des hottes sont encore très visibles [1].

  1. Une autre abbaye bourguignonne, celle de Pontigny, exploitait des mines en 1449 et avait une forge en activité (Enlart, Manuel d’Archéologie française, II, p. 220).