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du Rhin ; ou derrière les marais de la Hollande, en attendant, les armées innombrables de l’Autriche et de la Russie, traversaient l’Alsace et la Lorraine ; ces deux provinces, couvertes d’habitans généreux, exaltés, intrépides, mais sans armes, sans chefs et sans discipline, étaient saccagées, incendiées ; les Russes et les Autrichiens, irrités, furieux, rentraient en Flandre par les Ardennes, et se précipitaient de nouveau sur l’armée de Napoléon.

C’est alors que cette brave armée, cernée de toutes parts, aurait péri toute entière, et que la guerre, au lieu de n’être qu’un coup de foudre, serait devenue une longue scène de carnage ; l’anéantissement de la France aurait suivi les derniers combats.

Je sais, Monsieur, à quoi je viens de m’exposer, en traçant, au gré de ma conviction, ce tableau épouvantable : bien des Français, réellement dignes de ce nom par leur ardeur de patriotisme, frémiront d’avoir à conclure que l’horrible catastrophe