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tive. La raison en est que, pendant trois mois, il venait de se montrer guerrier incomparable ; il s’était surpassé lui-même en courage, en talens militaires, en activité. Accablé par des masses énormes, il les faisait trembler à l’instant même où elles opprimaient sa résistance : un bel hommage devait lui être rendu ; car il succombait, mais en vainqueur.

En 1815, il succomba, mais en vaincu ; et sa défaite fut effroyable. Cependant bien des Français ne la considèrent encore que comme un malheur qu’il fut sur le point de prévenir, ou même de changer en immense triomphe ! ils se trompent ; le moment est venu de reconnaître les choses terribles que le temps a dévoilées. La chute de Napoléon était unanimement résolue, par conséquent inévitable. Si, à Waterloo, il eut obtenu un succès éclatant, le plan était tracé ; l’armée Anglaise et l’armée Prussienne se retiraient, avec précipitation sans doute, mais avec peu de perte ; elles allaient se rallier au-delà