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Commensons, Monsieur, par citer vos paroles, et textuellement, selon mon habitude.

« Jeté au milieu des mers, où les Camoëns plaça le génie des tempêtes, Buonaparte ne peut se remuer sur son rocher, sans que nous soyons avertis de son mouvement par une secousse. Un pas de cet homme à l’autre pôle se ferait sentir à celui-ci. Si la Providence déchaînait encore son fléau, si Buonaparte était libre aux État-Unis, ses regards attachés sur l’Océan suffiraient pour troubler les peuple de l’ancien monde : sa seule présence sur le rivage américain de l’Atlantique forcerait l’Europe à camper le rivage opposé. »

Et cette image, Monsieur, si elle était aussi vraie, aussi juste, qu’elle est poétique et magnifiquement exprimée, suffirait pour relever la statue de Buonaparte, et pour la placer de nouveau au sommet de cette colonne superbe que son orgueil éleva.

Monsieur, tout objet de grande et uni-