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vous écrivîtes, sous sa dictée, vos Réflexions politiques ; la liaison se montra satisfaite ; j’oserai presque dire : elle fut glorieuse d’une si belle conquête ; et tous ses sectateurs, tous les amis sincères de l’humanité, de la politique saine, de la Philosophie, aidaient de tous leurs vœux, de tous leurs applaudissemens, le noble triomphe que vous aimiez alors à poursuivre ; un auguste suffrage, celui du Roi, vous fut solennellement donné ; le Roi, en cette circonstance, comme dans toutes celles où il exprime hautement sa pensée, exprima la pensée de tous les hommes sages ; il exprima la pensée de la Raison.

Pourquoi, depuis cette époque mémorable, avez-vous abandonné une ligne si utile à votre patrie, si avantageuse à votre gloire ? Placé par la justesse de votre jugement et la sagacité de votre esprit, à égale distance des extrêmes, il semblait que l’honneur et le patriotisme vous y maintiendraient avec fermeté. Pourquoi avez-vous trompé de si heureuses espérances ?