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laires, mais trop pressés du besoin de leur donner pleine et entière victoire. Parmi les hommes que vous nommez indépendant, il est sans doute quelque séditieux, peut-être aussi quelques sauvages ; mais la plupart sont essentiellement Monarchistes ; car ils veulent essentiellement, franchement, la Monarchie, telle qu’elle est définie par la Constitution ; seulement ils portent, dans leurs vues monarchiques, l’impatience de leur caractère ; ils demandent que toute la Constitution entre subitement en exercice ; qu’elle foule toutes les résistances ; que toutes ses formes soient, dès aujourd’hui, précises, tranchantes ; qu’elle marche, comme la fatalité, sans cœur et sans pitié.

Les Monarchistes prudens, les royalistes sages, veulent, à l’exemple du Roi, que la Constitution, semblable à une Divinité bienfaisante, soit précédée de la bonté et de l’indulgence ; ils désirent que les voies soient préparées à son char auguste, non par la violence qui renverse,