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ARE — ARR

Charleville de l’Ardoiſe auſſi belle & auſſi bonne que celle d’Anjou, quoiqu’elle n’ait pas une couleur auſſi bleue & auſſi noire. Il y a encore des Ardoiſieres à Murat & à Prunet en Auvergne, auprès de la petite ville de Fumai en Flandre, à la côte de Gènes, & en Angleterre, d’Ardoiſe bleue & d’Ardoiſe griſe.

Suivant M. Du Vergy, qui a travaillé au Dictionnoire étymologique de la Langue françoiſe, les premières Ardoiſes ont été tirées du pays d’Ardes en Irlande, & c’eſt de ce pays, qu’on nomme en latin Ardeſia, que cette pierre fut tranſportée dans toute l’Europe. On diſtingue l’Ardoiſe de la maniere qui ſuit :

Ardoiſe cartelete. C’eſt le nom de la plus petite Ardoiſe, & qu’on taille quelque-fois pour les dômes, comme on en voit à celui de la Sorbonne.

Ardoiſe dure. Ardoiſe dont on fait des carreaux & des tables. On tire cette Ardoiſe des côtes de Gènes, & les Italiens s’en ſervent comme d’une planche ſur laquelle ils peignent.

Ardoiſe fine. On appelle ainſi une Ardoiſe qui eſt mince ; comme on donne le nom d’Ardoiſe forte à une Ardoiſe dont l’épaiſſeur eſt double de l’Ardoiſe fine.

Ardoiſe groſſe ou rouge, ou plûtôt rouſſe noire. C’eſt l’Ardoiſe la plus commune.

ARENE, ſ. f. Partie de l’amphithéâtre des Romains. C’étoit le champ du milieu, ſablé, où combattoient les Gladiateurs. Quelquefois le mot d’Arene ſe prend pour l’amphithéâtre entier. (Voyez Amphithéâtre.)

ARENER ou S’ARENER, v. act. C’eſt s’affaiſſer extraordinairement. Un bâtiment s’arene ou par ſa trop grande charge, ou par le défaut de conſtruction.

AREOSTYLE ou ARÆOSTYLE, ſ. m. Ce mot dérivé de deux autres mots grecs, araios rare, & ſtylos colonne, ſignifie, ſelon Vitruve, la plus grande diſtance qui peut être entre les colonnes ; ſçavoir, huit modules ou quatre diamètres.

AREOSYSTILE ou ARÆOSYSTILE, C’eſt, ſelon Vitruve, une diſpoſition de colonnes, dont les eſpaces ſont ſyſtiles & areoſtyles.

ARESTE, ſ. f. C’eſt l’angle vif d’une pierre, d’une piéce de bois, d’une barre de fer, &c. Ainſi on dit que du bois eſt à vive areſte, lorſqu’il eſt bien avivé. (Voyez Aviver.)

On appelle Voûte à areſte, lorſque les ſurfaces concaves d’une voûte, compoſée de pluſieurs portions de berceau, ſe rencontrent en angle ſaillant.

Areſte de lunette. C’eſt l’angle où une lunette ſe croiſe avec un berceau.

ARESTIER, ſ. m. Ou, ſelon les ouvriers, Ereſtier. C’eſt une piéce de bois délardée, qui forme l’areſte ou l’angle d’un comble en croupe ou en pavillon, & ſur laquelle ſont attachés les empanons. (Voyez Chevrons en croupe.)

Areſtier de plomb. C’eſt un bout de table de plomb au bas de l’Areſtier de la croupe d’un comble couvert d’Ardoiſe. Dans les grands bâtimens ſur les combles en dôme, ces Areſtiers revêtent toute l’encoignure, & ſont faits de diverſes figures ou en maniere de pilaſtre, comme au château de Clagny ; ou en maniere de chaîne de boſſages ou pierres de refend, comme on en voit aux gros pavillons du Louvre.

ARESTIERES, ſ. f. pl. Ce ſont les cueuillies de plâtre que les Couvreurs mettent aux angles de la croupe d’un comble couvert de tuile. On en met auſſi de plomb, mais elles doivent être au moins d’une ligne d’épaiſſeur.

ARMATURE, ſ. f. On entend par ce mot les barres, clefs, boulons, étriers & autres liens de fer qui ſervent à retenir un grand aſſemblage de charpente, & à fortifier une poutre éclatée. C’eſt ce qu’on appelle armer une poutre.

Armature. Les Italiens donnent ce nom à un ceintre de voute ou d’arcade.

ARMES ou ARMOIRIES, ſ. m. pl. Ornement de Sculpture qu’on met aux endroits les plus apparens d’un édifice, pour déſigner celui qui l’a fait bâtir. On diſtribue des piéces de blaſon dans divers membres, comme dans les métopes, clefs d’arcade, caiſſes de compartiment, de voûte, &c. pour y ſervir d’attributs.

ARMILLES. Voyez Annelets.

ARRACHEMENT, ſ. m. C’eſt une opé-