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ARC — ARC

que. C’eſt la voûte ou la petite arche d’un ponceau.

Arceaux. Ornemens de Sculpture en maniere de trefle.

ARCENAL ou ARCENAC, ou ARSENAL, ſ. m. Mot dérive du latin, Arx, Citadelle, ou de l’italien Arſenale. C’eſt un grand bâtiment où l’on tient magaſin d’armes & où on les fabrique. Dans l’Arcenal de Paris on fond le canon, & on fait les armes à feu : on lit ſur la porte de l’entrée cette belle inſcription attribuée au Poëte Bourbon :

Ætna hac Henrico Vulcania tela miniſtrat,
Tela Giganteos debelletura furores.

Cet Arſenal eſt repréſenté dans les Mémoires d’Artillerie de Surirey de Saint-Remi, tom. I. pag. 343. C’eſt un des beaux magaſins d’armes qui ſoient dans l’univers : ceux de Dreſde & de Berlin ſont auſſi très-eſtimés. Ce dernier l’emporte du côté des ornemens ; ce qui ne convient cependant pas trop à un bâtiment de cette nature : car en ordonnant un Arſenal, on doit tout ſacrifier à une diſpoſition avantageuſe des armes. Ordinairement le rez-de-chauſſée eſt formé en triple arcade, où l’on range commodément les canons & les mortiers, qu’on ſort & qu’on remet avec beaucoup d’aiſance. En Allemagne, le canon y eſt tout monté ſur ſon affut, au lieu qu’en Hollande & en France on n’y met que les affuts. Les canons & les mortiers de métal ſont rangés tout autour à découvert ſur des lits de bois, ou tout au plus ſur des arcades qui regnent autour de la cour. On trouve pluſieurs regles fort utiles touchant la conſtruction des Arſenaux dans l’Architecture de Goldman, Liv. IV. chap. XI. pag. 140. dans la maniere d’ordonner toutes ſortes de portes de villes, de ponts, d’Arſenaux, par Sturm pag. 24. & dans le ſecond Eſſai d’Architecture de M. Fauſch, Part. II.

Arſenal de Marine. Grand Bâtiment près d’un port de mer, où demeurent les Officiers de Marine & où l’on tient toutes les choſes néceſſaires pour conſtruire, équiper & armer les vaiſſeaux.

ARCHE, ſ. f. C’eſt l’eſpace qui eſt entre les piles d’un pont, & fermé par le haut d’une portion de cercle. On appelle maîtreſſe Arche celle du milieu d’un pont, parce qu’elle eſt plus large & plus haute que les autres, tant pour faciliter le paſſage des bateaux, que pour former une élévation au milieu qui donne une pente douce pour l’écoulement des eaux de pluye. L’Arche diffère de l’Arceau, en ce que celle-ci eſt extrêmement grande en comparaiſon de l’autre, qui n’a ordinairement que depuis trois pieds juſqu’à deux toiſes d’ouverture.

Les Arches reçoivent différentes dénominations ſuivant leur forme, comme on va voir.

Arche d’aſſemblage. C’eſt un ceintre d’aſſemblage, bombé & tracé d’une portion de cercle, pour faire un pont d’une Arche, comme on en voit dans Palladio, (Liv. III. chap. 8.) & comme il avoit été propoſé d’en faire un à Seve près Paris, par M. Perrault. (Voyez le Cours d’Architecture de M. Blondel, Liv. I. part. V.)

Arche elliptique. C’eſt une Arche dont le trait eſt une demi-ellipſe, comme les Arches du Pont-royal des Thuilleries, à Paris.

Arche en plein ceintre. Arche formée d’un demi-cercle, comme à quelques ponts antiques, & à la plûpart de ceux de Paris.

Arche en portion de cercle. Nom d’un Arche, dont le ceintre eſt moindre qu’un demi-cercle. On voit de pareilles Arches à la plûpart des ponts antiques, & à celui de Rialto à Veniſe, qui a d’ouverture d’arc, ou longueur de baſe, plus de trente deux toiſes.

Arche extradoſſée. Arche dont les vouſſoirs ſont égaux en longueur, & parallèles à la doüelle, & ne font point de liaiſon avec les aſſiſes des reins qui regnent preſque de niveau. La plûpart des ponts antiques ſont ainſi extradoſſés. Celui de Notre-Dame à Paris, le pont du Gard, celui d’Avignon, les arceaux & les arcades de Niſmes le ſont auſſi.

Arche ſurbaiſſée ou en anſe de panier. Arche qui eſt de la plus baſſe proportion,

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