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ARB — ARB

C’eſt le nom qu’on donne à des rinceaux de feuillages imaginaires, dont on ſe ſert dans les friſes & panneaux d’onemens, & pour les parterres de buis. Ces mots viennent des Arabes, Mores & autres Mahométans, qui employent ces ornemens à la place de figures d’hommes & d’animaux, que leur Religion leur défend de repréſenter. On ne fait plus uſage de ces ornemens qu’en peinture, tels qu’on en voit au château de Meudon, à celui de Sceaux, de Chantilli, à la Ménagerie, à Trianon, &c.

ARASEMENT, ſ. m. C’eſt la derniere aſſiſe d’un mur, arrivé à hauteur de plinthe, de couronnement, &c. ou ceſſé à une certaine hauteur de niveau, à cauſe de l’hyver, ou pour quelqu’autre raiſon.

ARASER, v. act. C’eſt conduire de même hauteur une aſſiſe de Maçonnerie. On araſe de niveau lorſqu’on conduit horizontalement les aſſiſes. On dit auſſi qu’un lambris de pierre ou de marbre eſt araſé, lorſqu’il n’y a point de ſaillie, & qu’il eſt comme du parquet.

ARASES, ſ. m. pl. Ce ſont des pierres plus baſſes ou plus hautes que les autres cours d’aſſiſes, pour parvenir à une certaine hauteur, comme celles d’un cours de plinthe & de cymaiſe d’un entablement.

ARBALETRIERS, ſ. m. pl. Terme de Charpenterie. On nomme ainſi en général toutes les piéces de bois qui ſervent à ſoutenir & à contreventer les couvertures, & qui ſont ordinairement de ſept à huit pouces de gros ; mais particulièrement les petites forces d’un faux comble.

On appelle encore Arbaletriers deux piéces de bois qui portent en décharge ſur l’entrait, & s’amortoiſent à un poinçon. C’eſt ſur ces deux piéces qu’on poſe les potelets qui portent les courbes, & celles-ci les doſſes.

ARBRE, ſ. m. Principal ornement des jardins, qui ſert à former les allées & les boſquets, pour donner du frais & de l’ombre. Ses parties ſont la racine avec chevelu & pivot, la tige avec tronc & colet au bas, & le branchage ou tête garnie de ſes feuilles. Les Arbres ſe dreſſent en bouquets eſpacés à égale diſtance dans les allées, comme les ormes, maroniers, tilleuls, &c. ou ils ſe taillent en paliſſade avec le croiſſant, comme le charme, l’érable, le hêtre, & autres qui ſont garnis dès le pied. Ce n’eſt point ici le lieu de donner la maniere de planter & de cultiver les Arbres, pour leur faire produire le meilleur effet qu’on peut déſirer. C’eſt aux Traités d’Agriculture & de Jardinage, qu’un pareil détail appartient. (Voyez entr’autres la Théorie la Pratique du Jardinage, 3e. part. ch. 2. quatriéme édit.) Nous devons nous borner à faire connoître les eſpéces d’Arbres, en général, qui peuvent ſervir à la décoration des jardins. C’eſt à quoi nous allons ſatisfaire dans les articles ſuivans. Avertiſſons ſeulement ici, en faveur de la Charpenterie, que les Arbres qu’on appelle Arbres de brin ou Arbres de tige ſont les plus propres pour les ouvrages des Charpentiers.

Arbres de haute futaye. Grands Arbres de tige, qui forment les bois, les grandes allées, cours, avenues, &c. Voyez Bois de haute futaye.

Arbres en contr’eſpalier, ou Haye d’appui. Ce ſont des Arbres plantés près de l’eſpalier en lignes paralleles.

Arbres en eſpalier. Ce ſont des Arbres dont les branches ſont étendues & attachées contre les murs du jardin en façon de main ouverte. On les appelle alors taillés à plat. Il y a auſſi des Arbres en eſpalier en plein air, taillés à plat comme ci-devant, dont les branches ſont ſoutenues par des charniers ou échalas, en forme de raquette.

Arbres de plein vent, de haut vent, ou de tige. On appelle ainſi les Arbres fruitiers les plus hauts, dont on fait quelquefois des allées dans les vergers & dans les jardins de campagne. Ces Arbres ſont eſpacés de trois à quatre toiſes, ſelon leur grandeur, pour mieux recevoir la chaleur du ſoleil. Ils doivent avoir au moins ſept pieds de tige, pour paſſer deſſous facilement.

Arbres nains. Petits Arbres fruitiers en buiſſon & fort bas, dont on garnit les plates-bandes des jardins potagers, & qui doivent être éloignés les uns des autres d’environ deux toiſes.