Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

veur, François a fait une espèce de révolution dans son art, je crois intéressant de m’y arrêter. Elle porte ce titre :

Franciscus Quesnay, ex Montfort natus die
4 juin 1694.

Le buste peint par Fredou, et le tout fait ainsi par François, graveur du cabinet du roi, 1767.

Cette curieuse estampe où tous les genres de gravure sont réunis de manière à former un ensemble très-peu harmonieux, est accompagnée d’observations du graveur, dans lesquelles il justifie son innovation. Nous allons reproduire sa note avec son orthographe :

« On remarque sur cette planche pour la gravure la même diversité qu’il y a pour la peinture dans un tableau, ce qui, jusqu’à présent, est sans exemple.

» La tête du portrait est comme une manière noire rengraissée ; l’habit est au burin : le cadre et le fond sont d’un crayon simple ; les livres qui servent d’accompagnement contiennent des dessins lavés et le piédestal est au crayon noir et blanc. Les différens crayons qui s’y trouvent sont travaillés de la manière simple et sans méchanique. C’est cette manière que j’ai offerte à l’Académie, parce qu’elle est si facile, qu’il ne faut pas plus de peine ni d’autre mouvement que si l’on dessinait : ce qui la rend digne de nos grands dessinateurs. En effet, il n’est point question de ciselets ni de marteaux, comme dans la manière que j’ai montrée