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quand elle devait s’aider de l’observation, était aussi incomplète que celle de Voltaire, en ce qu’elle cherchait le problème inverse, c’est-à-dire qu’elle s’efforçait de ruiner le trône en conservant les doctrines religieuses. Malheureusement, c’est cette philosophie, formulée dans le Contrat social, qui a prévalu à la fin de la période révolutionnaire[1].

À la différence des deux autres, l’école de Diderot, la plus conséquente des trois, reconnaissait que le problème était double, aussi poursuivait-elle l’extinction de la royauté en même temps que celle des doctrines qui lui servent d’appui ; elle avait de plus, sur les deux autres, l’avantage d’être moins empreinte de métaphysique. Elle a trouvé son principal organe sous la Révolution dans la personne de Danton.

Il nous suffit d’avoir indiqué au lecteur les différences fondamentales qui séparent les trois philosophies ; nous ne croyons pas devoir nous étendre davantage ici sur un sujet qui nous conduirait à l’appréciation d’événements dont nous devons écarter l’étude. Nous allons donc continuer l’exposé de ce qui s’est accompli en France depuis l’année 1778 jusqu’à la Révolution.

Dans le cours de l’année 1777, Voltaire, âgé de quatre-vingt-trois ans, venait d’envoyer à Paris deux tragédies, Irène et Agatocle. Mais bientôt,

  1. N’oublions pas que sans Rousseau, sans le discours contre les sciences, ces paroles atroces : « La France n’a pas besoin de chimistes, » n’auraient pas été prononcés et peut-être l’illustre Lavoisier n’eût-il pas péri sur l’échafaud.