Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’ils ne connaissaient ni les vrais intérêts de la nation, ni la balance du commerce, ni les principes de la bonne administration ; qu’ils ne respectaient ni la probité, ni la liberté. En un mot, on les représente comme une troupe de tyrans aveugles, qui frappaient d’une barre de fer sur un troupeau d’esclaves stupides. Les plus doux et les plus réservés de ces écrivains se contentent de dire que nos bons ancêtres étaient un peu bêtes. Ces propos m’ont toujours fait de la peine par mille bonnes raisons, et surtout parce qu’il me paraît incontestable que nous descendons de nos ancêtres. »

Plus loin, dans un passage où Galiani, sous le nom du chevalier de Zanobi, relève l’exagération des économistes à s’en rapporter uniquement au laissez faire, en attendant que l’équilibre naturel se produise ; on voit par ce morceau qu’il a conscience de l’existence des lois, auxquelles obéissent tous les phénomènes naturels, ceux que présentent l’homme et les sociétés, aussi bien que ceux que manifeste la matière inorganique.

« Que la nature en liberté, dit-il, tende à l’équilibre, c’est une vérité lumineuse… Mais on ne tient pas compte de la durée des époques de retour, on balance les inégalités par des compensations, et on prend des termes moyens qui n’existent jamais ailleurs que dans la méditation. Mais, ce que vous dites est très-faux sous la main d’un praticien, parce que l’homme, lorsqu’il agit, devient aussi petit, aussi faible qu’un animal de cinq pieds doit être, parce qu’il sent alors le