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remarquons en nous. Qu’on pousse cet examen jusqu’où l’on voudra, on trouve toujours que chaque idée vient d’une impression correspondante.

» En second lieu, lorsqu’il arrive, par un défaut dans les organes, qu’un homme n’est pas susceptible d’une certaine espèce de sensation, nous le trouvons également privé des idées qui en naissent.

… » Dès que nous soupçonnons un terme philosophique d’être vide de sens et de n’avoir point d’idée correspondante, comme cela n’arrive que trop fréquemment, nous n’avons qu’à demander à quelle impression cette prétendue idée rapporte son origine ? »

Plus loin, à propos de la causalité ou de la liaison de cause à effet, Hume dit : « Je hasarderai ici une proposition que je crois générale et sans exception : c’est qu’il n’y a pas un seul cas assignable où la connaissance du rapport qui est entre la cause et l’effet, puisse être obtenue à priori ; mais qu’au contraire cette connaissance est uniquement due à l’expérience, qui nous montre certains objets dans une liaison constante. Il n’y a point d’objet qui manifeste, par ses qualités sensibles, les causes qui l’ont produit, ni les effets qu’il produira à son tour ; et notre raison, dénuée du secours de l’expérience, ne tirera jamais la moindre induction qui concerne les faits et les réalités.

» On comprend maintenant pourquoi les philosophes sages et modérés ne se vantent jamais de pouvoir assigner les causes premières… Ils conviennent que le dernier effort de la raison humaine