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Essais, auxquels il donna le titre de Discours politiques, et ensuite ses Recherches sur les principes de la morale, qui constituait une autre partie du Traité qu’il avait remanié. Dans l’intervalle, il recevait de son libraire l’avis que ses premiers travaux (sauf son infortuné Traité initial) commençaient à devenir un sujet d’entretien ; que leur vente augmentait peu à peu, et qu’on en demandait de nouvelles éditions. De plus, les critiques du docteur Warburton étaient une nouvelle preuve que ces ouvrages commençaient à être estimés par les gens éclairés. En 1751, il quittait la campagne pour la ville, « le vrai théâtre d’un homme de lettres, » et il publiait à Édimbourg, en 1752, ses Discours politiques ; puis, dans la même année, paraissaient à Londres ses Principes de la morale, qu’il considérait comme son meilleur ouvrage.

Nommé en 1752 bibliothécaire de la Faculté des avocats, cette position mit à sa disposition une grande quantité de livres ; et c’est alors qu’il se proposa d’écrire l’histoire d’Angleterre. Il commença par la maison de Stuart : le sujet était épineux, et ce premier volume ameuta contre lui tous les partis qu’il avait irrités par l’impartialité même dont il s’était fait une loi. Cette fois, le courage l’abandonna : « Si la France et l’Angleterre n’avaient pas été en guerre, dit-il, je me serais retiré en France dans quelque ville de province, j’aurais changé de nom et ne serais jamais revenu dans mon pays. » Mais comme le projet était inexécutable et le volume suivant presque terminé,