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philosophique : Damilaville, un des admirateurs de Voltaire et l’un de ceux qui rendirent aux philosophes les services les plus continus et les plus désintéressés. Depuis que nous l’avons vu porter à Diderot, de la part de Voltaire, un exemplaire de ses œuvres, il n’a cessé d’être, pour ainsi dire, le trait d’union entre le poète et les encyclopédistes. C’est à lui que Voltaire adressera ses lettres les plus hardies. Par son emploi de commis au Vingtième, Damilaville pouvait rendre à ses amis des services de tous les instants. En passant par ses mains, les lettres de Diderot à Sophie ou à ses autres correspondants étaient exemptes de la taxe, alors assez élevée ; et ce qui était plus important, elles n’étaient pas exposées à être décachetées. Sous le règne de Louis le Bien-Aimé, on n’avait pas le moindre respect pour la correspondance privée, et, par raison d’État, et souvent sans aucune raison, le gouvernement violait sans le moindre scrupule le secret des lettres. Désormais, et par l’intermédiaire de Damilaville, le philosophe et le poète, sans s’écrire directement, ne cesseront pas d’être en rapports suivis.