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deux grands hommes, dis-je, dans des Essais qu’il s’est amusé à faire sur l’art de la comédie, remarque très-judicieusement que l’on doit songer à mettre sur le théâtre les conditions et les états des hommes. »

En ce moment, les rapports entre le philosophe et le poète étaient on ne peut plus affectueux. Voltaire venait d’écrire à deux de ses amis de Paris, Damilaville et Thieriot, les choses les plus obligeantes pour Diderot. Il avait même chargé Thieriot de remettre de sa part au Philosophe les vingt volumes reliés de ses œuvres. « Je les reçus mercredi, écrit l’ami de Sophie, vendredi mon remerciement était fait, il était en chemin pour Genève le samedi. Damilaville et Thieriot disent qu’il est fort bien. C’est une critique assez sensée de son Tancrède, c’est un éloge de ses ouvrages, surtout de son Essai sur les mœurs, dont ils pensent que j’ai parlé habilement… »

Nous savons que depuis le retour de madame d’Épinay, la glace était rompue entre elle et le Philosophe, qui allait souvent à la Chevrette se reposer de ses travaux. Il y trouvait son ami Grimm et quelquefois madame d’Houdetot avec Saint-Lambert, le baron d’Holbach, Galiani, etc., c’est-à-dire à peu près la même société qu’au Grand-Val. Seulement, chez le baron, il travaillait autant et peut-être plus qu’à Paris, tandis qu’à la Chevrette il donnait un peu de relâche à son cerveau et menait une vie plus mondaine.

Sa lettre du 15 septembre, à mademoiselle Voland,