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pour vous aimer, car votre père m’a fait de grandes bontés. A-t-il laissé d’autres enfants ?

— Oui, dit Huon ; j’ai un frère appelé Gérard, qui est resté pour garder ma terre ; il est plus jeune que moi.

Huon raconta ensuite à Garin toute son histoire :

— Il me faut aller à Babylone, de l’autre côté de la mer Rouge. Mais comment trouver Babylone ? je ne le sais pas.

— Ne craignez rien, beau neveu, dit Garin. J’ai quatre grands vaisseaux et dix plus petits, et vingt barques qui courent par la mer, et chaque jour on m’apporte au matin, à mon hôtel, dix livres d’or qu’ils m’ont gagnées ; j’ai une femme et de beaux enfants, et pourtant, beau neveu, je ferai pour vous une chose étrange : toute ma richesse, et ma femme, et mes enfants, j’abandonnerai tout, j’irai avec vous, rien ne m’en détournera, et je souffrirai toutes vos peines. Je me charge de vous guider et de pourvoir à vos besoins. En atten-