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Pendant qu’il regardait Huon, il se mit à soupirer du fond du cœur.

— Chevalier, lui dit-il, plus je vous regarde et plus je me sens ému à cause d’un noble seigneur que j’aimais tendrement ; il s’appelait Seguin de Bordeaux, et vous lui ressemblez de près. Qui êtes-vous, dites-le moi ?

— Je suis né à Bordeaux, dit Huon, et je suis fils de ce Seguin dont vous parlez.

Quand Garin l’entendit, il quitta son siège, se prosterna devant Huon, lui prit la jambe et baisa plus de vingt fois son soulier. Puis, se relevant, il s’écria :

— Soyez le bienvenu, damoiseau !

— Que Dieu vous honore, seigneur ! Quel est votre nom ?

— Je m’appelle Garin.

— Eh bien ! dit Huon, j’ai pour vous des lettres du pape de Rome, qui vous envoie son salut et son amitié.

Il tendit le bref à Garin, qui était savant, et qui le lut aussitôt.

— Huon, dit-il, je n’en avais pas besoin