Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Eh bien ! dit Charles, Dieu a permis que le droit fût vaincu. Je connais Amauri : s’il avait fait la trahison, il l’aurait avoué. Tu es banni à tout jamais de la douce France, et si je te trouve dans ta ville de Bordeaux, je te ferai mourir de male mort.

— Sire, dit Huon, que dites-vous là ? Ne me suis-je pas acquitté envers vous en combat loyal ? Seigneurs barons, parlez au roi ; je suis un des pairs de France : vous devez me soutenir comme votre compagnon.

Les onze pairs se lèvent ; ils s’agenouillent devant le roi, et tous le prient pour Huon.

— Barons, dit Charles, par saint Denis, vous pourriez rester là jusqu’au jour du jugement, je ne changerais pas ma parole. Retirez-vous.

Les barons l’entendent, ils sont interdits ; ils se relèvent et vont s’asseoir sur les bancs. Mais le duc Naimes se met à s’écrier :

— Eh ! empereur, vous perdez votre