Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/259

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sie. Il aurait pu au moins me donner un baiser. Ne me parlez pas de lui !


Huon chevauchait en tête de l’armée d’Ivorin ; il s’avança jusqu’à la porte d’Aufalerne et la frappa de son épée.

— Roi GaJafre, cria-t-il, viens me parler : j’ai tué ton neveu, et je t’en ferai autant si tu ne rends pas Esclarmonde.

— Géreaume, dit Galafre, voilà celui qu’il s’agit de vaincre.

— Ne craignez rien, dit Géreaume ; je vais vous l’amener avec son cheval.

Il monte sur le bon cheval du roi, et s’étire avec une telle vigueur qu’il fait plier l’échine du cheval et allonger de quatre doigts les courroies des étriers.

— Ce vieillard est merveilleux ! s’écrient les païens.

Il s’élance hors de la porte, en tête de tous les autres, sa lance au poing, son écu au bras, sa barbe blanche épandue sur son haubert jusqu’à sa selle.

Huon le voit venir ; il éperonne Blan-