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mort que tu cherches : je te tuerai au premier coup.

— Nous verrons, dit Huon.

Il pique son cheval ; mais il a beau faire, il ne le fait pas marcher plus vite que le pas.

— Sainte Marie, dit Huon, donnez-moi de pouvoir conquérir ce beau cheval qui s’avance sur moi !

Savez-vous ce qu’il fit ? il tourna en travers son cheval éclopé, et il attendit Sorbrin en lui opposant son écu. Sorbrin arrive comme la foudre, il baisse la lance, frappe l’écu et le brise, mais sans endommager le haubert. Sa lance est rompue et il n’a pas ébranlé l’enfant plus que s’il avait heurté une tour. Les païens le voient et s’écrient :

— C’est merveille : quel dommage qu’il n’ait pas un autre cheval !

Mais Huon, jetant sa lance, tire sa bonne épée, et, comme le païen passait devant lui, il lui assène un tel coup sur la tête qu’à travers le heaume et la coiffe il