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— Eh bien ! sire, dit Naimes, en souvenir du père, ne soyez pas injuste pour les fils. Mandez-les à votre cour, et s’ils viennent, recevez-les bien.

— Certes, dit Charles, très volontiers. Je leur enverrai deux nobles messagers.

— Sire, grand merci, dit Naimes. Huon et Gérard, sachez-le, sont mes neveux.

— Naimes, dit Charles, je les en aime davantage.

Quand Amauri entendit ces discours, sachez qu’il en eut grand dépit.

— Engerran et Gautier, dit Charles, ne perdez pas un instant : prenez de l’or et de l’argent et autant de gens qu’il vous en faudra, sellez vos chevaux et allez-vous-en droit à Bordeaux. Dites à la duchesse qu’elle m’envoie ses deux enfants, Huon et Gérard, et qu’elle sache que s’ils viennent tout de suite, je les recevrai bien ; s’ils ne viennent pas, je leur enlèverai leur fief et je les châtierai sévèrement.

Les messagers s’inclinent et sortent.

Ils font seller leurs palefrois, ils mon-