Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/176

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touchera pas. Si vous vouliez sa fille, il vous la donnerait. Que fait notre sire ? Viendra-t-il bientôt par ici ?

— Vassal, dit Huon, s’il y vient, c’est que le diable l’y apportera.

Il passa la porte et continua son chemin, toujours troublé dans ses pensées.

— Le diable m’a ensorcelé, se disait-il, et m’a fait mentir tout à l’heure, mais Dieu, j’espère, m’aidera.

Huon avait passé les quatre ponts ; plongé dans ses rêveries, il perdit le chemin du grand palais, et entra dans le verger de l’amiral. Il n’y a pas un arbre portant fruit, pas une herbe aromatique, pas une fleur odorante qui n’y fût plantée ; au milieu était un bassin où coulait un ruisseau dont la source est au paradis terrestre et dont la saveur est délicieuse. Huon but de l’eau du bassin, y lava ses mains blanches et s’assit à côté,