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à moi ; j’en ai tué le maître, et je l’ai envoyé au diable.

Sibylle descendit, elle ouvrit la porte, et aussitôt les deux hommes de bronze cessèrent de battre. Les barons entrèrent, menant grande joie. Tous embrassèrent Huon.

— Venez le voir ! dit-il.

Et il leur montra le grand corps étendu.

Tous le regardèrent émerveillés.

— Beau sire, dit Géreaume, qui est cette demoiselle ?

— C’est la fille du comte Guinemer, dit Huon, le frère du duc Seguin. Une tempête l’a jetée ici avec son père comme il venait adorer le Saint Sépulcre. Le géant que je viens de punir a tué son père et la retenait ici prisonnière.

Quand ils l’entendirent, tous vinrent embrasser Sibylle. Ce soir-là on mena grande joie dans le château ; on y trouva largement à boire et a manger, et on soupa de grand cœur. Mais la joie devait peu durer : au matin, dès que le soleil