Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/162

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Il n’y a pas un païen jusqu’à l’Arbre Sec, qui est la borne du monde, qui ne me paie par an quatre deniers d’or. L’amiral Gaudise, que tu vas voir, je l’ai réduit en servitude, je lui ai enlevé quatorze cités dont la plus pauvre pouvait armer dix mille hommes. Il est devenu mon serf, et pour se racheter il m’a donné un bon anneau d’or. Connais-tu Auberon, le roi de féerie ? Tous ses enchantements et toutes ses malices n’ont pu l’aider contre moi : je lui ai enlevé ce château et avec cela un haubert merveilleux : un homme qui pourrait l’endosser ne serait jamais vaincu dans un combat ; s’il tombait dans l’eau, il ne se noierait pas ; s’il tombait dans le feu, il ne serait pas brûlé. Il s’accommode à la taille de qui peut le mettre, mais ce n’est pas l’affaire de tout le monde : nul ne peut l’endosser s’il n’est parfaitement loyal et pur de péché mortel comme un enfant qui