Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/139

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voilà le dernier jour que verront tes beaux yeux. Entrez, mes chevaliers, frappez-le : s’il vous échappe, c’est vous qui paierez pour lui.

Huon se recula et tira l’épée qu’il avait au côté ; mais quand les portes s’ouvrirent, ce fut Geoffroi qui entra avec ses Français.

— Montjoie ! s’écria-t-il. Frappez, barons, sur ces mécréants !

Les Français s’avancent, et les Sarrasins ont beau s’enfuir de tous côtés, ils leur coupent bras et têtes. Eudes, voyant qu’il est trahi, s’élance vers une fenêtre ; Huon le suit, l’épée à la main, mais avant qu’il eût pu l’atteindre, le traître avait sauté dans le fossé.

Nos Français sont maîtres du grand palais ; ils tuent tous les Sarrasins qu’ils y trouvent, ils en jettent plus de cent dans les fossés, puis ils ferment les portes, ils lèvent le pont ; alors ils se regardent, se reconnaissent, ils se baisent et s’embrassent, ils mènent grande joie dans le palais ;