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vous ayez jamais bu. Quand nous aurons soupé, nous parlerons de nos affaires.

— Ma foi, dit Eudes, tu as raison. Désarmez-vous, dit-il à ses hommes, et soupons, puisqu’on nous y invite ; aussi bien, chez nous, n’avons-nous rien à nous mettre sous la dent.

Ils se désarment, ils lavent leurs mains dans les grands bassins qu’on leur présente, et, les pauvres gens ayant fini leur souper, prennent place à la table avec Huon et le vieux Géreaume et les douze autres chevaliers et le bon prévôt.

À la fin du repas, Huon se lève et prenant le hanap d’or :

— Sire duc, dit-il, vous voyez ce hanap : il est vide ; eh bien ! regardez !

Il fait la croix et le hanap se remplit d’un vin écumant. Il le présente à son oncle, mais dès qu’Eudes le saisit, le vin s’enfuit.