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me ferez apporter toute la viande, chez les poissonniers et vous me ferez apporter tout le poisson frais et salé. Ne marchandez rien et donnez largement tout ce qu’on vous demandera.

— Beau sire, dit l’hôte, j’ai dans ma maison des provisions en abondance et j’ai tout mis à votre disposition.

— Hôte, dit Huon, Dieu me préserve de rien vous coûter ! J’ai des deniers plus que je n’en puis dépenser ; et puis, sachez-le, j’ai un hanap qui fournirait du vin à tous ceux qui sont vivants et encore à tous ceux qui sont morts.

Hondré le regarda avec étonnement, se demandant s’il se moquait de lui. Huon eut alors une pensée dont il devait cruellement se repentir : il ôta de son cou son cor d’ivoire.

— Hôte, dit-il, faites-moi un plaisir :