Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nouement harmonieux, habilement mêlé d’angoisses et de sourires. Chacune des aventures en elle-même pique et satisfait la curiosité et provoque, chez des lecteurs à l’âme simple, la surprise et l’émotion. C’est d’abord l’aggression de Charlot et la grave blessure de Gérard, puis la scène vraiment épique du palais, où le corps de Charlot est inopinément apporté à son malheureux père ; ensuite le combat judiciaire où on tremble pour les jours de Huon, et enfin la sentence imprévue de Charlemagne, où apparaît déjà le fantastique qui va remplir la seconde partie. Dans celle-ci, après l’éblouissante et inquiétante apparition d’Auberon, nous avons d’abord les deux épisodes de la ville de Tormont et du château de Dunostre, peu nécessaires, si l’on veut, à l’action, mais qui, agréables en eux-mêmes, servent à mettre en lumière les divers aspects du caractère de Huon et l’efficacité merveilleuse du cor et du hanap d’Auberon. Vient ensuite l’aventure centrale, — l’exécution de l’étrange message de Charlemagne, — dans laquelle notre héros montre à la fois son courage et sa légèreté accoutumés. L’amour d’Esclarmonde, la ruse un peu bien grosse du vieux Géreaume, la défaite d’Agrapart, le pardon d’Auberon et le départ triomphal pour la France terminent la hasardeuse mission de notre héros de la façon la plus heureuse du monde. Mais, par la faute de Huon, les péripéties recommencent : voilà nos deux amants séparés l’un de l’autre et de leurs compagnons, et pour arriver