Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/109

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as tué Charlot, le fils de Charlemagne, tu as vaincu Amauri, et Charlemagne t’a enlevé ton fief, et il t’envoie porter un message à l’amiral Gaudise à Babylone. Mais sache bien que, sans mon aide, tu n’y arriveras pas. Parle-moi, et je t’aiderai à remplir ton message ; je te protégerai auprès de l’amiral, je te ferai avoir les blanches moustaches de sa barbe et quatre dents mâchelières de sa bouche. Je te ramènerai en France sain et sauf avec tous ceux qui t’accompagnent, si tu ne l’empêches pas par ta faute. Je sais bien que tu m’aurais parlé sans ce rabâcheur de Géreaume ; parle-moi, et je te ferai encore un autre plaisir. Il y a trois jours passés que tu n’as fait un bon repas : je t’en donnerai un où tu auras tous les mets et toutes les boissons que tu pourras souhaiter, et tu n’auras pas plutôt fini de dîner que je te donnerai congé. Ne crains rien : je vous laisserai tous librement partir.

— Sire, dit Huon, soyez le bien trouvé !