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C’est la gentille Ysabelle
Qui en toute chose excelle
Les bergers de son temps,
Et les nymphes de la prée,
Comme une rose pourprée
Les autres fleurs du printemps.

Sus race de Mnemosine
Qui d’une fureur divine
M’avez espris tant de fois,
Faictes qu’aujourd’huy je chante
Si doucement que j’enchante
Les monts, les rocs, et les bois.

Ou pendez en vos écharpes
Vos luths, vos cithres, vos harpes,
Pour d’un son melodieux
Semondre au bal les bergeres,
Les driades boccageres,
Les faunes, les demy dieux.

Io Clion ma mignonne,
Voy la trouppe foletonne
De ces satyres barbus,
Et ces danceresses fées
Qui tremoussent décoiffées
Sous ces aliziers touffus.

Quelle brigade s’avance
Qui saute, trepigne, dance,
S’entretenant par les mains
Sont-ce pas nos oreades,
Nos napées, nos nayades,
Et nos folastres sylvains ?