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Ceste amante de Lucifer
Aux cacodemons, et lemures
Apprend ses lubriques postures,
Attendant que son nez morveux,
Son front ridé, ses gras cheveux,
Ses brusques branslemens de fesses,
Ses tordions, et ses souplesses
Ayent charmé quelque lutin,
Qui l’a face avec L’Aretin
Tenir malgré les Destinées,
Bordel dans les Champs Elisées.

Marion devoit donc mourir ?
Marion devoit donc pourrir ?
N’estoient ses os et sa peau molle
Assez pourris de la verolle ?
Elle a tant foncé de deniers
Aux commissaires des quartiers,
Tant r’habillé de pucelages,
Tant appointé de mariages,
Tant porté d’amoureux poulets,
Et tant uzé de chapelets !

D’une femme elle en faisoit mille,
Tantost en pucelle gentille,
Tantost en femme de façon,
Tantost en fille de maison,
Le matin en jeune bourgeoise,
Le soir suivant en villageoise,
Aujourd’huy prise en l’hostel Dieu
Et demain dame de bon lieu.

Hier cette fille de joye
Fut femme d’un marchand de soye,