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Desportes doucement gémit ses passions,
L’ingenieux Bertauld en riches traicts abonde,
Malherbe me ravit au courant de son onde,
Porchères est pressant en ses conclusions ;

Mais Porchères, Malerbe, et Bertauld, et Desportes,
Garnier, Bartas, Ronsard et Baïf tu emportes.
Car chacun d’eux n’avoit qu’une muse pour luy.

Et Phebus en tes vers a trouvé tant de grâce.
Qu’il a de ton cerveau fait un nouveau Parnasse,
Où les neuf doctes Sœurs habitent aujourd’huy.

Par J. DE POZÉ BLEZOIS.



A MONSIEUR AUVRAY


SUR LE STILE DIVERS DE SES SATYRES.


SONNET.


Quand Je t’oy, mon Auvray, discourir quelquefois
Avec un stile doux qui charme mes oreilles,
C’est comme un petit vent qui esbranle des fueilles
Un ruisseau qui gazouille en ses rivages cois.

Puis, quand d’un grave ton et rehaussant ta voix,
D’yambes furieux tes jaloux tu esveilles,
Je songe à ces torrens aux roideurs nompareilles
Qui raflent bleds, bergers, bornes, buissons et bois.

Mais quand dans tes escrits, sans vanité contrainte.
Les plus riches trésors de l’antiquité sainte
Tu agences si bien et en fais ton profit.