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Il le jette à Malchus, chef de ses cuisiniers.
« Tiens, lui dit-il, prends-moi ce parjure et ce traître !
Avant qu’un tribunal le fasse comparaître
Et que devant le juge il se prouve innocent,
Garde-moi le félon si funeste à mon sang. »
Malchus, à la clarté des torches de résine,
Abandonne le comte aux garçons de cuisine.
Leur cohue à grands cris entoure le pervers
Dont la barbe est rougeâtre et dont les yeux sont verts.
On arrache les poils de sa barbe, on assomme
De coups de poing l’indigne et pâle gentilhomme,
Qui, chargé de liens et gardé comme un ours,
Attendra de passer devant les hautes cours,
Et d’être renvoyé, tout criblé d’anathèmes,
Aux dernières rigueurs des châtiments suprêmes,
Car le pays est là, qu’il s’agit de venger
Du bandit qui le livre aux mains de l’étranger.


XI

Or, pendant ce temps-là, du côté de l’aurore,
Deux anges dans les airs montaient, montaient encore.
A côté de Roland, sur l’herbe du hallier,