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l’un pour l’autre : et voilà sa vive imagination aussi certaine de leur mariage, que si elle les avait vus devant l’autel.

— Dans quelques mois, ma chère Maria, dit-elle un jour à sa seconde fille, dans quelques mois notre Elinor sera probablement établie pour la vie ; nous la perdrons, mais elle sera si heureuse !

— Ah, maman ! comment pourrons-nous vivre sans elle ? Elinor est notre âme, notre guide, notre tout dans ce monde.

— Ma chère enfant, ce sera à peine une séparation. Nous vivrons près d’elle, et nous pourrons nous voir tous les jours ; vous gagnerez un second frère, un bon, un tendre frère ; j’ai la plus haute opinion d’Edward… Mais vous êtes bien sérieuse, Ma-