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chevé cette phrase, que Maria reprit la parole avec plus de vivacité encore que la première fois en s’écriant : Ah, mon Dieu ! ma sœur, croyez vous réellement que notre départ lui serait si pénible ? alors il n’y faut pas songer. Ma bonne, ma tendre mère ! non, non, nous ne devons pas la quitter, si notre absence la chagrine, si elle est moins heureuse, moins bien soignée. Ah ! non, non, rien au monde ne pourrait me forcer à la laisser ; n’est-ce pas, Elinor, il n’en est plus question.

Elinor embrassa tendrement sa sœur, et reconnut là cette chaleur de sentiment qui l’entraînait également d’un côté ou d’un autre suivant l’avis de son cœur, mais elle n’osa pas se flatter qu’elle persistât long-temps dans cette sage résolution. En effet, lors-