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une telle propriété n’est pas à dédaigner. Non, Henriette pourrait trouver plus mal. Si elle épouse Hayter, et que Louisa puisse avoir Wenvorth, je serai très satisfait. »

Cette conversation avait lieu le lendemain d’un dîner à Uppercross : Anna était restée à la maison sous le prétexte d’une migraine, et avait eu le double avantage d’éviter Wenvorth et de ne pas être prise pour arbitre. Elle aurait voulu que le capitaine se décidât vite, car elle sympathisait avec les souffrances de Hayter, pour qui tout était préférable à cette incertitude. Il avait été très froissé et très inquiet des façons de sa cousine. Pouvait-il si vite être devenu pour elle un étranger ? Il n’avait été absent que deux dimanches. Quand il était parti, elle s’intéressait à son changement de cure, pour obtenir celle d’Uppercross du Dr  Shirley, malade et infirme. Quand il revint, hélas ! tout intérêt avait disparu. Il raconta ses démarches, et Henriette ne lui prêta qu’une oreille distraite. Elle semblait avoir oublié toute cette affaire.

Un matin, le capitaine entra dans le salon du cottage, où Anna était seule avec le petit malade couché sur le divan.

La surprise de la trouver seule le priva de sa présence d’esprit habituelle, il tressaillit.