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partout, et je ne vais pas deux fois dans la chambre des enfants sans rencontrer l’une des deux. Si Jémina n’était pas la créature la plus fidèle et la plus sûre, cela suffirait pour la gâter. »

Et Mme Musgrove :

« Je me fais une loi de ne jamais me mêler des affaires de ma belle-fille, mais je vous dirai, miss Anna, (parce que vous pouvez y remédier), que je n’ai pas bonne opinion de sa femme de chambre, j’entends d’étranges histoires. Elle est toujours dehors, et s’habille comme une dame. C’en est assez pour perdre tous les autres domestiques. Marie ne voit que par ses yeux ; mais je vous avertis : soyez sur vos gardes, parce que, si vous découvrez quelque chose, il ne faut pas craindre de le dire. »

Marie se plaignait aussi de n’avoir pas à table la place qui lui était due. Quand, à Great-House, il y avait d’autres invités, on la plaçait comme si elle était de la maison.

Un jour qu’Anna se promenait avec les misses Musgrove, l’une d’elles, parlant de noblesse et de susceptibilités de rang, dit : « Je n’ai aucun scrupule à vous dire, parce qu’on sait que vous y êtes indifférente, combien quelques personnes sont absurdes pour garder leur rang. Cependant je voudrais qu’on pût faire com-