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prompte à y reconnaître un esprit bien équilibré.

Elle avait à faire une nouvelle provision d’opinions et d’espérances.

Il y a chez quelques personnes une pénétration naturelle que l’expérience ne peut égaler. Lady Russel avait été moins douée que sa jeune amie ; mais c’était une excellente femme, et si elle avait la prétention d’avoir un bon jugement, elle voulait, avant tout, le bonheur d’Anna.

Quand la gêne du premier moment fut passée, elle se mit à aimer comme une mère l’homme qui assurait le bonheur de son enfant.

De toute la famille, Marie fut probablement la plus satisfaite. Ce mariage augmentait sa considération, et elle pouvait se flatter d’y avoir contribué en gardant Anna avec elle pendant l’automne. Elle était fort contente que Wenvorth fût plus riche que Benwick ou Hayter, car sa propre sœur devait être au-dessus des sœurs de son mari.

Elle eut à souffrir, peut-être, de voir reprendre à Anna son droit d’aînesse dans la société, et de la voir propriétaire d’un joli landau ; mais elle avait un avenir qu’Anna n’avait pas. Son mari était fils aîné, et il hériterait d’Uppercross ; et si elle pouvait em-