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tous ce soir, et particulièrement le capitaine Benwick et M. Wenvorth. »

Elle craignait quelque malentendu qui gâterait son bonheur. Une autre contrariété survint : Charles voulut l’accompagner, cela était cruel, mais elle ne pouvait s’y refuser.

Arrivés à la rue Union, un pas rapide et qui lui était familier se fit entendre derrière eux. Elle eut le temps de se préparer à voir Wenvorth. Il les rejoignit, puis parut indécis sur ce qu’il devait faire ; il se tut et la regarda. Elle soutint ce regard en rougissant. Alors l’indécision de Wenvorth cessa et il marcha à côté d’elle.

Charles, frappé d’une pensée soudaine, dit tout à coup :

« Capitaine, où allez-vous ? À Gay-Street, ou plus loin ?

— Je n’en sais rien, dit Wenvorth surpris.

— Allez-vous près de Camben-Place ? parce qu’alors je n’ai aucun scrupule à vous prier de me remplacer, et de donner votre bras à Anna. Elle est un peu souffrante ce matin et ne doit pas aller seule si loin ; et il faut que j’aille chez mon armurier. Il m’a promis de me faire voir un superbe fusil qu’il va expédier, et si je n’y vais pas tout de suite il sera trop tard. »

Wenvorth n’avait aucune objection à faire à cela,