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« J’appelle bonne compagnie, dit-elle à M. Elliot, les personnes instruites, intelligentes et qui savent causer.

— Vous vous trompez, répondit-il doucement. Ce n’est pas là la bonne compagnie : c’est la meilleure. La bonne compagnie demande seulement de la naissance, de bonnes manières et de l’éducation, et même, elle n’est pas exigeante sur ce dernier point : très peu d’instruction ne fait pas mal du tout. Ma cousine Anna secoue la tête : elle n’est pas satisfaite : elle est difficile.

« Ma chère cousine, dit-il en s’asseyant près d’elle, vous avez plus de droits qu’une autre d’être difficile. Mais cela vous servira-t-il à quelque chose ? En serez-vous plus heureuse ? N’est-il pas plus sage d’accepter la société de ces bonnes dames, et d’en avoir les avantages ? Soyez sûre qu’elles brilleront aux premières places cet hiver, et cette parenté donnera à votre famille (permettez-moi de dire à notre famille) le degré de considération que nous pouvons désirer.

— Oui, soupira Anna, notre parenté sera suffisamment connue. Je crois qu’on a pris trop de peine pour cela. Il faut croire, dit-elle en souriant, que j’ai plus d’orgueil que vous tous, mais j’avoue que je suis