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sonne ne put admirer cette épître, mais elle obtint le résultat désiré : c’étaient trois lignes de griffonnage de la douairière vicomtesse : « Elle était très honorée, et serait très heureuse de faire leur connaissance. »

Le plus difficile était fait ; il ne restait plus qu’à en goûter les douceurs. On fit visite à Laura-Place ; on reçut les cartes de la douairière, vicomtesse de Dalrymph, et de l’honorable miss Carteret. Ces cartes furent mises en évidence, et l’on allait partout répétant « nos cousines de Laura-Place ».

Anna était confuse de l’agitation causée par ces dames, d’autant plus qu’elles étaient très ordinaires. Lady Dalrymph avait acquis le titre de femme « charmante » parce qu’elle avait un sourire et une réponse pour chacun. Quant à miss Carteret, elle était si vulgaire et si gauche, que sans sa noblesse on ne l’aurait pas supportée à Camben-Place.

Lady Russel confessa qu’elle s’attendait à mieux, mais que c’était une belle relation ; et quand Anna s’aventura à donner son opinion, M. Elliot convint que ces dames n’étaient rien par elles-mêmes, mais qu’elles avaient une valeur comme relations de famille et de bonne compagnie. Anna sourit.